Habité, facétieux, incarnant fougueusement sa musique, Richard Kolinka ajoute une belle partition au spectacle-concert “Mec!”. Le batteur du groupe de rock français adoré des années 80 “Téléphone” est pour la première fois sur une scène de théâtre.
Richard Kolinka a raconté à Apartés, heureux et des étoiles plein les yeux, son arrivée sur les planches.
Vous êtes le nouveau batteur du spectacle. Comment êtes-vous arrivé sur ce projet ?
C’est simple, je suis voisin de Philippe (rires). J’avais déjà vu le spectacle à Fontenay-sous-Bois quand il jouait avec Edward Perraud, un batteur merveilleux. Lorsque le théâtre Édouard VII a proposé à Philippe de reprendre ce spectacle, Edward n’était pas libre et donc il s’est dit “Et si je demandais à mon voisin !”. Ça me touche beaucoup qu’il ait pensé à moi. Nous avons fait un essai dans mon studio de répétition. J’ai eu le sentiment que je n’apportais rien de plus et, surtout, je n’aime pas jouer tout seul. À la même période, mon fils m’a emmené voir un spectacle de danse urbaine. Et là, j’ai pris une claque redoutable en entendant la bande-son. Je me suis dit, si je fais le spectacle, il faut l’habiller beaucoup plus. J’ai pensé à contacter Aristide (Rosier, ndlr), un ami de mon fils, qui est ingénieur du son et qui joue plein d’instruments. Ça a beaucoup plu à Philippe, il s’est mis à ressentir les textes différemment.
Comment s’est construit l’accompagnement musical ?
Nous, en tant que musicien quand on répète, on s’éclate entre nous mais c’est une répétition, après il y a la scène, et boum ! Philippe, aux répétitions, jouait comme s’il avait déjà une salle pleine et ça nous a donné beaucoup d’idées. Chaque morceau a un rythme bien à lui et il nous expliquait, “là il faudrait que ça s’énerve, là que ce soit plus calme”. Parfois, il y a un mot du texte qui vous arrive en pleine gueule et ça vous donne une envie, une idée. Quand j’entends le mot “train”, tout de suite, j’imagine un rythme. Ça s’est créé comme ça, à trois. Pour moi, qui vient du rock et qui ne joue que ça, c’est une chance extraordinaire car ça m’oblige à jouer différemment. Je suis allé roder dans un magasin de batteurs que j’aime bien et je cherchais des trucs pour faire du son autrement et j’ai vu cette soucoupe, le “hang”. On n’a pas besoin de savoir en jouer, vous tapez, vous improvisez, c’est merveilleux !
Comment peut-on qualifier ce spectacle ? Un concert ? Un récital ?
Quand on me demande ce que c’est, je ne sais pas vraiment, c’est pas un concert, c’est pas du théâtre, c’est pas du slam, pas du rap, c’est un mélange… C’est une forme artistique. Moi je suis habitué à ce que lorsqu’on arrive sur scène, les gens vous aiment, soient tous debout, que ça crie de partout. Vous finissez un morceau, c’est “whaaa”, vous jouez, ils tapent dans leurs mains. Là, je m’étais dit “surtout s’ils n’applaudissent pas à la fin du morceau, c’est pas qu’ils n’aiment pas, tu es au théâtre, ça n’a rien à voir”. Et quand il y a des applaudissements, c’est que les gens ont eu envie d’applaudir et ça c’est très chouette !
Alors, qu’est-ce que ça fait de monter sur les planches pour la première fois ?
Jamais je n’aurai imaginé un jour que j’accompagnerai un comédien au théâtre, c’est une première pour moi. Et puis avoir un comédien comme lui, c’est une chance incroyable. C’est mon voisin, il a un César, il a un Molière ! (rires). Comme on est au théâtre et qu’il faut jouer, convoquer l’imaginaire, je me mets dans le rôle d’un batteur et ça tombe bien, j’en suis un !
Un grand merci à Nicole Sonneville et Jennifer Bardin